VOUS NE MANQUEZ PAS D'AIR !
l'air, l'eau, la terre, et parfois le feu, car partout il couve.

VOUS NE MANQUEZ PAS D'AIR !

Je ne sais pas si vous avez remarqué mais durant ces temps de guerre, avec les atrocités qui les accompagnent et nous retournent l'estomac, le défi majeur de notre siècle mais aussi de notre pressant quotidien, a tendance à passer aux oubliettes. C’est bien le signe des temps d’ailleurs, celui de l’immédiateté, et aussi celui de de l’individualisme (oui, osons nous flageller un peu de temps en temps, ce n’est pas si archa?que que cela de se flageller finalement...). Signe des temps mais pas évolution naturelle de l'humain. C'est juste le fruit des résultats de la science (la meilleure et la pire des choses, à l'image d'Aesope qui disait cela de ceux qui ramenaient un peu trop la leur...). Les neuroscientifiques (que j'admire par ailleurs) ont mis à jour un point-clé : 80% de nos décisions et même plus, sont prises sur des bases émotionnelles. Antonio Damasio, l'un d'entre eux a même démontré que : "We are not thinking machines that feel, but feeling machines that think, once in a while". Il ajoute même : pas d'émotion, pas de décision. Mais il y a toujours une émotion, ne serait-ce que la sérénité ... Partant de là, les agences de marketing, de communication et les médias, réseaux sociaux en tête, ont compris qu'il suffit de nous faire passer d'émotions en émotions. Et c'est ainsi que l'on peut perdre facilement l'essentiel de vue, jusque dans nos vies privées à l'occasion mais surtout dans l'entreprise souvent.

Connectez-vous qu'ils disaient.

Et quand des milliers de gens se retrouvent sans électricité et presque autant sans habitat du jour au lendemain et pendant des semaines, à quelques encablures de chez nous, cela ne nous perturbe pas plus que ?a après 24 heures, car finalement, un autre événement bien chargé d'émotion a remplacé le précédent. C'est la course à l'intensité émotionnelle, une course qui ressemble à celle du poulet sans tête qui s'agite dans la basse-cour (pour ceux qui ont l'image en tête), une course qui finit mal, pour mémoire.

Se préoccuper de l'essentiel oui l'Important et Urgent (selon la matrice d'Eisenhower) est du coup moins évident si tout est fait pour que notre discernement soit flouté. Pas de forces du mal là derrière, juste une évolution dégradée du système, évolution qui nous empêche de prendre le recul nécessaire. Pas de coupable, rien que des responsables dont nous sommes aussi.

C'est d'ailleurs un comble que nous perdions l'essentiel de vue car la Nature, l'environnement, la planète, se rappelle à nous régulièrement désormais, avec de l'émotionnel (si nous avons un brin de sensibilité. Mais on dirait qu'à l'image des organisations en silos, qu'elles soient officiellement "flat" ou pas tant, les sujets sont pris, traités, évoqués, indépendamment les uns des autres. Les agriculteurs sont dans la rue en Europe car ils n'en peuvent plus (?a couvait depuis un moment), une des réponses consiste faire de l'écologie un bouc émissaire. Un coupable désigné et quelques aménagements, jusque-là ?a suffisait. Ca ne vous rappelle rien en entreprise ce genre de situation ? Mais dans la vie comme en entreprise, ces arrangements ne suffisent plus. Continuer de repousser les problèmes à demain ne suffit plus. Car la conviction que "Demain ne meurt jamais" n'est plus aussi solide, elle vacille fortement. De plus en plus d'humains, jeunes pour la plupart, pensent que #demain_est_entre_nos_mains.

Bleu, le monde est bleu ...


Si l'on sait que nous prenons nos décisions sur des bases essentiellement émotionnelles,nous sommes de plus en plus nombreux aussi à savoir que les ressources renouvelables sont limitées, que le co?t de production de ces ressources (métaux et même le sable), ne cessera donc d’augmenter. Or (pas le métal), nous n’avons jamais consommé autant de matières premières... Dans les 30 prochaines années, nous allons ?extraire autant de métaux que dans toute l’histoire de l’humanité?!

Parallèlement, la moitié des forêts a disparu au XXe siècle.

Jusque là, la Nature nous fournissait ce dont nous avions besoin pour vivre?: oxygène, eau, nourriture, matières premières, régulation climatique et quelques autres bienfaits dont nous n'étions juste pas conscients (open bar oblige et aussi culture de la suprématie de l'humain, à l'opposé des amérindiens par exemple).

Avec ce que nous lui faisons subir à la planète, corvéable à merci, à l'image de certains peuples sous-développés (pas si loin dans notre histoire, encore vrai pour certains aujourd'hui ) elle est chaque jour de moins en moins en capacité de nous faire vivre. Oui, chaque jour de moins en moins ( à l'opposé du toujours plus), de moins en moins nourricière, car blessée elle-même et en quête de survie. Notre savoir sur le vivant nous permet désormais d'en prendre conscience de manière factuelle scientifique.

Nous savons par exemple, qu'un des fléaux majeurs est la pollution due aux plastiques que l’on retrouve partout, sur terre et en mer, plastiques, micro plastiques, qui ne s’éliminent jamais mais au contraire se transforment en nanoparticules que l’on retrouve notamment dans l’eau potable que nous ingurgitons. Une étude récente pointait les marques des 4 grands groupes de l’eau naturelle qui en contiennent des quantités pas vraiment souhaitables pour notre santé à moyen terme...

L’utilisation/consommation de l’eau douce, (pas nécessairement pour la boire) cro?t deux fois plus vite que ne cro?t la population mondiale, qui cro?t déjà vite comme vous savez, occasionnant une pollution exponentielle de la Terre (c'est mathématique). Pour moi ?a a une vraie dimension émotionnelle, et pour vous ?

Nous pourrions lister longtemps les méfaits de notre mode de fonctionnement actuel qui n'est pas adapté à notre nombre sur la planète (bient?t 10 milliards pour mémoire) mais peut-être êtes-vous largement rassasié des mauvaises nouvelles. Ce n'en sont pas, ce sont des alertes, des clignotants qui nous disent. Help! Change, change now! What’s next se dit peut-être votre cerveau, habitué à consommer l’info.

Que faire devant ce dilemme?:? continuer de viser une croissance constante de la production ou préserver l’écologie de la planète??

Jean-Marc Jancovici le dit autrement?: ??la question n’est pas de savoir si le système doit changer, la question est de savoir si nous voulons qu’il change avec nous par volonté ou sans nous, par contrainte?? ??

Pour fabriquer un ordinateur de 2 kilos, il faut 800 kilos de ressources?: 200 kilos d’énergies fossiles, 500 kilos de minéraux pour l’extraction et le raffinage des métaux et plusieurs milliers de litres d’eau douce. Ce seul exemple montre l’aberration de poursuivre sur la même voie. Que certains y aspirent sur la planète, c’est même légitime parfois (facile pour nous de dire à tout le monde STOP!, alors que nous avons bien profité du système. Ne regardons pas les autres, faisons leur confiance dans la durée et voyons ce que nous pouvons faire, pour nous montrer exemplaires, c'est un peu notre responsabilité l'exemplarité dans ce domaine, non ?

Les discours sur le leadership, et les quantités de posts sur les qualités d’un leader, mentionnent rarement cette capacité à s’engager hors des standards enseignés par les écoles de management traditionnelles qui nous enjoignent depuis des décennies à maximiser le profit donc à baisser nos co?ts au maximum. Tous ou presque proposent de changer d'outils, d'adopter des outils nouveaux ou de remettre à jour des outils anciens, oui, mais toujours pour poursuivre le même but (évoqué plus haut), en y intégrant les normes RSE/CSR au mieux, nouvelles contraintes réglementaires de la décennie.

Toujours plus voire un peu mieux, de la même chose, est sans lendemain ou surlendemain. Nos enfants ne sont pas venus au monde pour ?a. Nous leur devons mieux.

Fais ch.... tout de même


Oui Il s’agit bien désormais, pour agir au lieu de subir, de devenir des leaders exemplaires, exemplaires de courage (il en faut pour nager à contre-courant), courage de tenter de maintenir à flot économiquement?des entreprises en privilégiant désormais des critères sociaux et environnementaux comme indicateurs majeurs de performance. Oui, un vrai changement de paradigme.

C’est ce que Hubert de Boisredon appelle rejoindre et "cheminer sur des lignes de crêtes", dans son dernier ouvrage?intitulé : ??Déserter ou s’engager?? ?, ouvrage dont ce post s’inspire car je suis parfaitement aligné ?sur son contenu.

Bref, n’oublions pas la première caractéristique d’un leader … C’est quelqu’un qui est suivi. le reste n'est que ... littérature finalement.

Et pour cela, pour être suivi, ses qualités peuvent être multiples et variées, et certainement pas stéréotypées (10 top skills or so ...). Mais une chose est certaine, ses convictions doivent être authentiques.

Ensuite, le mot-clé, pou plut?t l'attitude-clé : OSER. Nous revenons au courage. Oser puis structurer pour ne pas tomber dans le travers que Michel Audiard décrit si bien : "Vous savez à quoi on reconna?t les cons ? Ca ose tout. Donc structurer son action. Bref, oser, organiser, agir, s'y tenir, contre vents et marées si j'ose dire (car l'expression reprend tout son sens).

Dans les différents modèles de leadership et dieu sait s'il y en a eu et en aura encore, la pyramide inversée. A l'image de ceci, il ne s'agit plus de proclamer des valeurs corporate souvent consensuelles et parfois très "fades" en conséquence, il s'agit bien plus de partir de valeurs personnelles (celle du leader qu'il partage avec quelques "adeptes") et de les décliner dans un plan stratégique avec es indicateurs de performance directement liés aux valeurs jusqu'à de plans d'actions parfaitement alignés. Plus facile à écrire qu'à mettre en oeuvre, comme toujours mais qui ne sait pas où il va aura du mal à trouver les vents favorables.

Vous ne manquez pas d’air ! Pas encore. Mais ?a ne saurait tarder?! ?(Et moi avec vous probablement).

?

#leardership_engagé

#management_durable

#communication_disruptive

#human_asset_SA

Christophe PIGATO

LAKE Strategic Board Member - CEO Human Asset S.A. I Master Trainer I Executive Coach I Expert Confidentia I

1 年
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