Télétravail : Le c?té obscur de cette force.

Télétravail : Le c?té obscur de cette force.

Je sais, tout le monde trouve que le télétravail est tellement fantastique. En tant que personne socialement dépendante, j’y vois des c?tés plut?t néfastes, voire même dangereux.

Ne me méprenez pas, je n’écris pas ceci parce que je crois que les employés devraient êtres au bureau 5 jours semaines, 8 heures par jour. Je fais simplement le point sur ce qui a été perdu, avec l’avènement du télétravail. Comme vous le savez probablement, la vie est un balancier, donc, où il y a des gains, il y a toujours, une perte équivalente. On pourrait revenir à la troisième loi de Newton, pour chaque force exercée, il existe une force égale et de sens opposé.

Commen?ons par le c?té lumineux

Il y a, en effet, plein d’avantages de travailler à distance. J’ai d? moi-même l’adopter environ 3 ans avant la pandémie, lorsque j’ai commencé à travailler pour un employeur californien.

Instantanément, je regagnais quelques heures par jour en n’ayant pas à faire le trajet aller-retour. Moins de frais, optimisation du temps de travail et même, réduction de mes émissions carboniques.

Je n’ai jamais pris part à l’abandon de l’uniforme, car je crois que le travail doit maintenir un certain décorum. Mais je comprends que certains de mes collègues et partenaires ne partagent pas tous cet avis.

Et bien s?r, la capacité de passer plus de temps avec la famille. Surtout durant la pandémie. Je n’ai jamais autant vu mes ados, et ma femme. ?a a été plus dur sur mes ados, mais bons, ils ont d? faire avec.

Toute la gestion du temps était différente, avec un sentiment de liberté que nous n’avions pas dans un cadre présentiel.

Pour certains, ils décidèrent d’aller vivre à la campagne, se retirant de la vie citadine pour avoir un cadre plus en paix. Pour d’autres, il s’agit de rénover la maison pour y mettre en place un espace qui serait dédié au bureau.

Cependant, une fois tous ces avantages pris en compte, il y a également un prix à payer, une force opposée.

Et les penchants plus obscurs

Le défi du télétravail en est d’abord un d’équilibre. Nous sommes, après tout, des créatures sociales. Donc, en nous isolants, il y a toujours le risque de balancer vers un modèle de plus en plus renfermer, voir casernier. Moins on est en contact avec l’autre, moins nous allons vers l’autre.

Voici quelques points que j’aimerais discuter dans cet article?:

·??????? La qualité des arguments, des discussions

·??????? La productivité

·??????? La perte de la communauté

·??????? L’intégration des nouveaux à la culture d’entreprise

·??????? L’empathie entre collègues

·??????? La collaboration au sein des équipes

·??????? L’isolation et son effet sur la santé mentale

·??????? La fraude et l’abus de privilège

·??????? L’économie des centres-villes

Je ne serais pas un très bon entrepreneur en cybersécurité si je ne regardais pas également le volet de la sécurité des données, qui a été sacrifié durant la tornade que fut le confinement durant la pandémie, et comment certaines pratiques mettent également les sociétés en danger.

La qualité des arguments et les discussions

Malgré ce que plusieurs en disent, les arguments et de me frotter à certaines personnes moins plaisantes me manque.

Je crois fermement que ce genre d’épreuve nous aide à grandir, à évoluer en tant que personne. Bien s?r que je ne parle pas d’agression ou de manque total de respect. Mais plus simplement d’être exposé à l’autre, aux différentes cultures et points de vue.

J’ai souvenir d’un projet, que j’avais con?u et que je portais comme mon bébé, jusqu’à l’arrivée d’une gestionnaire de projet hyper-professionnelle. Le conflit a duré 2 semaines. Dieu que je détestais l’idée de partager mon bébé et que quelqu’un d’autre le prenne en charge.

Après 2 semaines, lors d’une discussion nonchalante avec mon patron, il me dit “Dis-moi René-Sylvain, est-ce que tu veux que ton projet soit un succès???, et j’ai répondu ??Bien s?r!?Quelle question! ?, et il m’a fait comprendre que sans cette personne, cela n’arriverait jamais, surtout pas si je continuais à polluer l’espace.

J’y ai réfléchi toute la soirée, et le lendemain je me suis assis avec la gestionnaire de projet, et je me suis excusé. J’avais été arrogant et même condescendant avec elle, simplement en restant campé sur mes positions et en ne lui donnant pas la chance d’apprendre et de comprendre le projet.

J’ai évolué en tant que personne et nous sommes toujours amis aujourd’hui.

Tentez d’imaginer ce processus via Teams.

La sacro-sainte productivité

Ceci est une lame à double tranchant. Pour certain, le fait de rendre floue la ligne entre vie professionnelle et vie privée a eu un effet pervers. Plus de temps pour décompresser, pression constante, on ne travaillait plus de la maison, on dormait au bureau.

Certains autres ont vu leur productivité chuter. Il ne s’agissait pas d’un relachement volontaire, mais davantage de l’absence de supervision qui les gardait sur les rails auparavant.

Mais pour l’employeur, la productivité est le retour sur l’investissement, ce qu’il obtient en échange du salaire. Donc oui, dans certains cas, ce fut payant pour l’employeur, mais dans d’autres cas, comme je discuterais plus bas, ce fut catastrophique.

La communauté

Qu’on le veuille ou non, durant une semaine, nous passons près de la moitié de notre vie active au travail. Donc ce réseau de personnes devient hyper-important dans nos vies.

J’y ai découvert des personnes extraordinaires, qui sont devenues des ami.e.s proches, quelques-un.e.s que je préfère ne plus voir, mais surtout, j’y ai trouvé une communauté, un groupe d’humains, avec des buts communs, des affinités et des valeurs qui se rejoignaient également.

J’ai souvenir de mes journées chez CGI qui commen?aient habituellement par une tournée de mes alliés, et où, en tant que directeur, mais également de simple collègue, je prenais le temps de prendre des nouvelles de tout le monde, m’assurer que tout le monde allait bien.

J’ai également remarqué, au fil des années, que ce n’était pas donné à tous les leaders de s’intéresser à leurs équipes. Je crois que c’est à leur détriment.

Tout cela pour dire que cette communauté, elle avait une grande place dans ma vie, et que désormais, ce trou béant reste entier.

L’intégration des nouveaux à la culture d’entreprise

C’est un défi de chaque instant. Comment transmettre des méthodes de travail, des valeurs et une philosophie à quelqu’un avec qui tu partages un écran?

La réponse?: ?a prend un plan et surtout, pas mal d’acharnement. Il faut former, valider, intégrer et surtout, faire participer. Il faut se créer des raisons pour se rencontrer, planifier des activités et surtout, générer l’intérêt pour assure la participation.

Je me souviens d’avoir à intégrer, de mon temps à CGI, de nouveaux collègues sur un projet qui provenait d’une autre culture, de religion et surtout d’un autre coin du monde. Le fait que j’étais en projet avec eux, durant des journées entières, m’ont permis de comprendre leur manière de penser, leur modèle intellectuel, pour ainsi être en mesure de mieux les encadrer, pour minimiser la friction avec notre culture et nos manières de faire.

Encore une fois, j’ai de la difficulté à voir comment nous pouvons créer une culture d’entreprise, et surtout, partager des valeurs à travers Teams.

L’empathie entre collègues

J’ai malheureusement l’impression que l’apparat, et le bien para?tre est en train de gagner. Je m’efforce personnellement pour être authentique avec mes équipes et mes clients, mais je vois que parfois, c’est très simple de mettre son Happy Face et de sauter dans une réunion, et de le maintenir pendant 30 minutes, même si ton monde s’écroule tout autour.

J’ai moi-même d? avoir des appels de ventes lors de catastrophe et je vous assure que tous n’y ont vu de que feu. J’ai créé une case pour contenir la catastrophe et j’ai focalisé sur ce qui devait être fait.

Mais que ce passe-t-il avec l’empathie que nous étions en mesure de développé pour ces collègues, qui vu que nous étions ouverts, exposés, vulnérables et surtout, prêts a aidé, ont créer des relations plus profondes que simple collègue.

Je crois que malheureusement, que le télétravail nous a dérobé un filet de sécurité, social certes, mais le tout, sans que personne ne s’en aper?oive.

La collaboration

Ce point est fortement dépendant des métiers. Certains groupes, comme les développeurs de logiciels, sont très bien dans leurs coins et peuvent collaborer comme une équipe distribuée globalement.

Mais si l’on regarde de plus près, qu’est-ce que l’on perd en collaboration?

Vous savez, lorsque nous étions en cubicule et que l’on passait dans le corridor et que l’on captait un bout de conversation qui, soudainement, sonnait une cloche et nous permettait d’ajouter à ce projet, ou à ce défi, auquel nous avions la solution.

Ou cette relation qui s’était créée lors d’une réunion, parce que quelqu’un, jasant avant le début de cette dernière, avait exprimé un problème auquel vous aviez la solution, et pour cette personne, vous êtes devenus sa référence interne pour régler les problèmes de type X.

Et à partir de ce point, je peux même migrer vers le concept de champion. Lors de tout projet de gestion du changement, vous avez toujours un petit groupe qui est plus enclin à la technologie présentée, vous les formez davantage pour qu’ils puissent disséminer l’information au sein des départements.

Via Teams, vous croyez que cela va bien se passer? Encore une fois, il manque, selon moi, le contact humain.

L’isolation

Ne nous mentons pas ici, oui, je parle de santé mentale. C’est sur ce point que j’ai le plus d’inquiétude. Comment souhaitons nous évoluer et nous guérir de nos maux, en étant isolés.

J’ai de la misère à y croire.

Je n’ai jamais été aussi seul que depuis que je suis entrepreneur. Peu de gens comprendront ma réalité, car peu d’entre nous avons fait le saut, et encore moins font partie de ma garde rapprochée.

Mais quand je pense à mes employé.e.s, mes collaborateurs, combien ont des défis liés à l’isolation, la dépression et peut être même d’autres enjeux, plus profonds?

Vous me direz, ??Voyons René-Sylvain, tu exagères…?? mais non. J’ai perdu des amis, des collègues et des fournisseurs depuis la pandémie, et non, pas due au vieillissement ou à la maladie. J’ai également appris, lors de la conférence de @Dominic Gagnon, que le suicide est la deuxième cause de décès chez les entrepreneurs, battus seulement par la crise cardiaque.

Donc l’isolation, le stresse accrue, je ne crois pas que cela fasse bon ménage.

La fraude et l’abus de privilège

Durant le confinement, en tant qu’employeur, j’ai également vu le c?té obscur d’être loin de ces gestionnaires. Certaines personnes, qui souhaitaient profiter de la situation, ont, de mon point de vue, fraudé de nombreux employeurs.

Voici un des scénarios auquel j’ai été exposé?: je passe un spécialiste Microsoft 365 en entrevue. Son LinkedIn et son CV disent qu’il travaille pour un ministère.

Belle entrevue, personne compétente, nous sommes intéressés. Je lui demande s’il quitte son poste au ministère pour se joindre à Indominus, et sa réponse m’a sciée.

??Non, j’ai déjà deux autres mandats et je garde mon emploi.??

Dans ma tête, on aurait pu entendre crier ??Quoi!?!?!?!??.

Comme vous pouvez l’imaginer, cette personne n’est pas venue travailler pour Indominus. J'ai même eu un conflit interne, lié à l'éthique, à savoir si j’appelais son employeur pour l’avertir. Je sais que j’étais sous une entente tacite de confidentialité, surtout durant une entrevue, mais j’étais hors de moi.

La sécurité des données dans un environnement distribué

J’ai écrit une superbe présentation conjointement avec Nancy DEMERS PMP mers de Gestion COPE e et qui malheureusement n’a jamais été présentée. Il s’agissait d’une question simple à la sortie de la pandémie, ??Savez-vous où sont toutes vos billes???.

Le concept était simple, mais puissant, avec l’arrivée drastique du télétravail, toutes sortes de moyens avaient été mis en place pour permettre de continuer le travail. Par contre, certains de ces moyens n’étaient pas du tout sécuritaires. Par exemple?: Déplacer les données vers un DropBox personnel, partagé aux autres membres de l’équipe.

Donc prenons une PME moyenne, 50 employé.e.s, chacun avec un ou des accès Dropbox, et toutes les données projets désormais sur ce média. Ce n’est qu’un cas de figure, bien s?r, mais voici l’autre c?té de la réalité?: selon l’entente d’utilisation (i.e. J’accepte), ces données sont désormais accessibles, sans avoir à vous en informer, par leurs équipes, leurs compagnies parentes, leurs partenaires et leurs divisions, peu importe le pays ou la résidence de vos données.

Donc en gros, ces données sont pratiquement publiques. Car comme vous le savez, dès qu’un secret est partagé à plus de deux personnes, ce n’est plus un secret.

Donc, j’espère pour les PMEs qui ont pris cette approche que le design de la Caramilk, qui est leur différentiateur, leur propriété intellectuelle, n’est pas partagé à tout vent à l’heure qu’il est.

Et que dire de l’impact sur l’économie des centres-villes

Je me souviens d’un temps où le nombre de superbes restaurants disponibles pour aller diner un lundi était énorme. Assez pour ne plus savoir quoi choisir. Il faut également voir notre contribution dans ce fait. Si nous ne sommes plus que 10% d’entre nous à se rendre au centre-ville pour travailler, cela signifiera que plus du trois quarts de ces restaurants fermeront bient?t leurs portes. Ce n’est qu’une question de volume, de profitabilité. L’offre et la demande.

Ajoutons à cela les bureaux qui fermeront et qui laisseront des tours à bureaux vides ou presque vides. Cela va dramatiquement changer la vocation et le visage des centres-villes. Si les employeurs et leurs employé.e.s quittent, le système autoportant risque de s’effondrer.

En conclusion

Malgré que le télétravail fasse désormais partie de nos vies et soit une réalité, je propose que les divers partis, employeur et employé.e.s, travaillent ensemble pour mettre en place un rythme et une fa?on de faire qui reconstruise, graduellement, ce filet social, cette communauté qui peut nous soutenir les uns les autres.

Je ne crois pas qu’il y ait de formule magique, mais je crois que si une équipe, un département, un groupe au sein de l’entreprise souhaite se rencontrer, une ou deux journées par semaine, je crois fermement que tous en ressortiront grandis.

Je crois que d’apprendre a vivre en tant qu’une communauté au travail fait de nous des meilleures personnes, nous permet d’évoluer.

Je vous en souhaite autant.

Audrey Shink

???? Je protège tes avants et tes arrières ??♀? | Blue Eden ?? | Présidente | Technicienne informatique | Formatrice ????

5 个月

Mais où est ton costume de Jedi ? ??

Olaf Knigge

Agents Voix Intelligence Artificielle (Voice AI) pour réception d'appels ? Prospection LinkedIn - Prospection Téléphonique B2B

5 个月

Merci pour ces reflexions instructives. Depuis 2005 tout mon équipe en télétravail, on a toujours bien navigué les problématiques, mais on apprend toujours!

??Vincent Bédard-Tremblay

Cybersecurity adept + tinkerer & hackfest.ca

5 个月

J'aime comment tu explores divers aspects de la chose! Plusieurs points me trottent en tête en lisant ?a, mais plus particulièrement : -En quoi est-ce que le fait que l'apparat gagne est nouveau? Mon impression est plus qu'il change de forme. -La communauté, de la fa?on que tu la présentes, ?a semble être au travail et je suis à semi en désaccord. Le réseautage est très important mais ne représente pas forcément une communauté. Simplement travailler pour un même employeur ne fait pas de nous des membres d'une communauté. Plusieurs milieux de travail parlent de "grande famille". Il est facile d'assumer qu'on a tous la même définition de famille...ou qu'on introduit tous le concept de la même fa?on sans arrières pensées. Malheureusement, selon mon expérience, c'est l'un de ces concepts qui semble superbe sur papier, mais en vrai... -En quoi le fait d'être en télétravail est-il différent qu'en présentiel pour prendre des nouvelles des autres? D'avoir des affinités? D'échanger? Est-ce simplement parce que c'est par écrit? Qu'on n'a pas développé la litératie écrite de la même fa?on que celle parlée?

Daniel G.

Architecte de Solutions SAP

5 个月

Réflexion très pertinente, et avec un beau style d’écriture, intelligent et plaisant à lire. Le télétravail, je le vois comme le passage à l’Euros, durant mon contrat à la Banque de France, je travaillais en amont pour le raccorder à la BCE : A l’époque,la question n’était pas si on devait y passer ou pas, mais quand ? Ici je pense que c’est un peu pareil, il y a des bénéfices, mais aussi des inconvénients. mais ces derniers doivent nous aider à grandir, on doit en faire un force. Et parmi tous les éléments que tu as cité, il a aussi ces 2 paramètres pas très étayables mais qui font vraiment grandir : La capacité à s’adapter et nous obliger à aller à l’essentiel et à synthétiser.

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