Simplification administrative : l'? open banking ?, une source d'inspiration / Admin simplification: Open banking as a source of inspiration
La directive européenne sur les services de paiement dite ? DSP2 ?, qui a commencé à entrer en vigueur le 14 septembre, oblige les banques à ouvrir leur système d'information à des tiers agréés, généralement des Fintech. Les banques doivent leur communiquer, via une passerelle sécurisée, les données personnelles de chaque client qui a donné son accord pour ce partage. C'est l'? open banking ?, dont l'objectif est de stimuler l'innovation et favoriser les services personnalisés adossés aux informations bancaires. Ces interfaces ouvrent la voie à de nouveaux services, en plein développement en Europe, aux Etats-Unis et en Asie.
Et si l'on transposait cette approche à l'? open government ? (gouvernement ouvert, en fran?ais) ? Les services publics administratifs pourraient ouvrir de manière contr?lée l'accès aux données personnelles dont ils disposent sur les usagers. Start-up et associations pourraient alors proposer des services innovants qui amélioreront la relation avec les administrations.
Prenons deux exemples. De plus en plus de start-up proposent des applications scolaires de liaison entre professeurs et parents. Et si l'Education nationale encourageait ces innovations en mettant en place une passerelle pour ouvrir l'accès à ses bases de données ? Autre exemple, la fiscalité. Et si les imp?ts favorisaient de la même manière les services d'aide fiscale ? Il n'y a pas que les hauts revenus qui se posent des questions sur le meilleur choix pour louer un bien ou déclarer ses frais professionnels. Tout le monde n'a pas les moyens de se payer un avocat ou un expert-comptable.
C'est un nouvel horizon pour l'? open government ?. On entend habituellement par ce terme, l'ouverture des données publiques (? open data ?), la transparence de l'action publique et la participation des citoyens à la décision publique. Ajoutons l'ouverture contr?lée des bases de données personnelles des services publics administratifs.
Va-t-on ainsi accro?tre la fracture numérique ? Non, au contraire. L'origine des inégalités provoquées par la dématérialisation des démarches administratives a plusieurs causes : l'illectronisme, la mauvaise qualité de la connexion internet, mais aussi des interfaces souvent médiocres. Les mêmes utilisateurs qui naviguent sans difficulté sur internet pour un achat en ligne ou une conversation sur les réseaux sociaux, peuvent être angoissés, voire tétanisés, par une démarche en ligne.
Ouvrir les systèmes d'information des services administratifs, c'est ouvrir la voie à une approche innovante de la simplification administrative, avec des interfaces plus agréables, plus agiles et plus créatives. C'est également ouvrir la voie à un accompagnement innovant, reposant sur une combinaison d'automatisation, d'intelligence artificielle et de conseil humain. Autant d'initiatives qui stimuleront l'innovation publique et amélioreront la relation entre l'usager et les administrations.
Mais essayons d'aller plus vite que l'? open banking ?, où il a fallu la DSP2 pour accélérer le mouvement d'ouverture des banques européennes. Des acteurs de la Govtech commencent à émerger. Des offres de stockage organisé de documents administratifs, mise en forme des données administratives pour les rendre plus lisibles, services de conseil fiscal, etc. apparaissent. Ces nouveaux acteurs collectent les données des utilisateurs comme les Fintech le faisaient à leurs débuts pour toutes les banques : avec l'accord de l'utilisateur, mais sans passerelle organisée.
Pourquoi ne pas accélérer en imposant aux services administratifs les mêmes obligations d'ouverture que celles que les gouvernements ont imposées aux banques avec la Directive européenne sur les services de paiement ? Nul doute que cela apporterait un peu de fra?cheur, beaucoup d'innovation, et accélérera la dématérialisation des démarches et à la simplification administrative.
Publié initialement par Les Echos.
Camille Putois est fondatrice de la start-up K.solutions.
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The European Revised Directive on Payment Services, known as PSD2, which has come into effect on September 14th, forces banks to open their information systems to verified third-parties - usually Fintech companies. Banks must transfer personal data to these companies through a secure gateway - as long as customers agree to it. This is what we call “Open Banking”. Its aim is to push for innovation and promote personalised services backed to banking information. These new interfaces pave the way for new services, which are growing faster than ever in Europe, Asia and the United States.
What if we applied this approach to “Open Government”? Administrative public services could open access, in a controlled manner, to the personal data of their users. Start-ups and associations could offer innovative services, which would improve the relationship between users and administration.
Let's look at two examples. A growing number of start-ups offer educational apps which connect parents and teachers. Could the Ministry of National Education support these innovations by setting up a gateway which allows access to its databases? Another example : could the tax administration promote fiscal assistance services? Questions such as “what is the best way to rent property?” or “how should I declare professional expenses?” are not limited to people with high revenues. And not everyone has the means to pay for a lawyer or an accountant.
This is a new dawn for Open government, which is usually understood as being about policies for Open Data, transparent governance and citizen inclusion in public decision making. Let us add to this definition policies promoting the controlled opening of personal databases held by public services.
Is there a risk that these policies increase the digital divide? On the contrary, I believe it will help resolve it. The inequality created by the digitalisation of administrative procedures has several causes : digital illiteracy and slow internet connexions, but also second-rate web interfaces. Users who easily surf the web, do online shopping and hold conversations on social networks, may also be frightened at the prospect of going through an official online procedure.
To open the information systems of public services is to open the way for a more innovative approach of administrative simplification, with interfaces that are more enjoyable, agile and creative. It will also pave the way for innovative assistance, based on a combination of automation, artificial intelligence and human guidance. These are all initiatives which will spark public innovation and improve the relationship between users and public administrations.
However, we must aim to develop more quickly than open banking, where the PSD2 was required to accelerate the opening of European banks. Govtech actors are beginning to appear. Services that store administrative files online, that make administrative data easier to read, that give fiscal advice and so on are emerging. These new actors collect user data the same way early Fintech companies did with banks : with the users’ agreement, but without an organised gateway.
Why not stimulate change by requiring public administrative services to follow the same open data rules that were imposed on banks with the European Directive on Payment Services? There is no doubt that this would bring a fair bit of freshness, a great deal of innovation, and would accelerate the digitalisation of procedures and administrative simplification.
Originally published by Les Echos.
Camille Putois is the founder of the start-up K.solutions.
Psychanalyste-Méditant chez CARRON-PSYCHANALYSTE-NIMES auteur de romans policiers
5 年Heureux de vous lire
Rédacteur en chef FTV candidat à la présidence de France Télévisions 2020
5 年Bravo Camille à bient?t j’e
Membre du conseil d'administration chez MEDIATRANSPORTS
5 年Bravo Camille. C’est très clair. Dites-moi si tout va bien. Amitiés. Gérard Unger