LA TABLE DES FRANCAIS ??????? ????????
(je déplore que le format d'édition de Linked In recadre le dessin ci-dessus - voir l'intégral dans BONUS)
ERRATUM : le 28 mai 2023 je corrige ma copie (ci-dessous) une énorme faute s'était glissée dans mon texte. Vous savez quand on est emporté par son élan on frappe, on frappe. Je viens de relire mon texte et un nom propre mal placé m'a fait rougir de honte. Il y a des limites aux faits alternatifs (!!!). Cette honte bue, et la correction faite, je présente à tous ceux qui me lisent mes sincères excuses.
???????????????? altaawilat alfaransia La table des fran?ais
ou
voyage en une France qui se bat en retraite
Par Henri-Pierre GUILLERME
Gizeh?/ Mai 2023
Publié via ??Linked In??
Préambule?: Ceci n’est pas un ??contenu?commercial?. Ceci est un texte de fiction. Une nouvelle, en quelque sorte, inspirée par un voyage réel en France fin mars 2023.?
Il s’agit de l’analyse d’évènements partiellement vécus par un citoyen lambda, à la fois très lointain, géographiquement, de la France, et non professionnel de l’édition. Neutre.?
En aucun cas ce texte n’est un jugement. Au pire il s’agit d’un questionnement …?
Merci d’enclencher le second degré pour certains passages intentionnellement … irritants …
Fin mars 2023, dans un club, oasis parmi d’autres, de cette agglomération de plus de vingt-deux millions d’ames, de nombreuses terrasses sont à la disposition des membres. L’endroit est ombragé de dizaines de pergolas, d’une multitude de parasols. Ajoutons l’ombrage des palmiers, des flamboyants, des muriers, des grands ficus et de leurs cousins, ces énormes ficus elastica aux larges feuilles vert foncé et à l’aspect vernissé … mais un peu poussiéreux ici, ainsi que des acacias et autres grands arbres à l’aise dans cette terre fertile et encore bien hydratée. Le club dispose d’une foultitude de locaux et installations sportives. En bordure de l’immense pelouse d’un balltrap, une table est désignée par les personnels de service et de sécurité ??????????????????(tarabèsa alfaransia)???: la table des fran?ais. Le Vieil Homme y vient souvent, le matin. Après une heure d’efforts physiques mesurés en salle de sports, après une marche rapide de la même durée, ou encore de natation et d’une demi-heure de jacuzzi.?
Il faut s’imposer un minimum de pénibilité pour survivre. Un juste équilibre. Trop de pénibilité nuit. L’absence de pénibilité tue. La durée de vie dépend de cet équilibre indispensable, qu’on le veuille ou non, de la naissance à la mort. Nous sommes une composante écologique. Notre confort d’être dans la durée dépend de notre acceptation de la pénibilité. Dit plus prosa?quement?: de l’effort?intelligemment fourni …
??Alors, ce voyage, racontez-moi …??
Sébastien, jeune cadre dynamique, pose son sac de sport dans un fauteuil en rotin. Il vient de pomper de la fonte en salle de gym. A cette heure matutinale le balltrap est calme. Quelques ibis, des corbeaux, des pigeons et tourterelles se baladent sur la vaste pelouse, avec des allures de propriétaires inspectant leur domaine, ou cherchant un petit objet qu’ils auraient perdu dans l’herbe.
??La France est toujours la France, jeune homme, égale à elle-même, la France est étonnante pour 992/1000 des terriens??
??Il est vrai que vue de l’extérieur, le spectacle fran?ais peut générer la perplexité par son incohérence apparente??
A cette heure, pas de capuccino, pas de croissant, Ramadan oblige. Ainsi en va-t-il dans ce pays. Depuis longtemps, et pour longtemps. A la satisfaction générale.
Après quelques échanges de banalités, le Vieil Homme commence à narrer son voyage entre giboulées de Mars et fumées puantes de pneus enflammés.
??… à notre arrivée, pour sortir de l’aéroport, nous avons d? marcher plus d’un kilomètre. Dans le vent frais de cette fin mars. Nous f?mes chanceux de passer entre deux giboulées. Nous tirions nos valises en traversant des nuages de fumée grasse résultant du br?lage de pneumatiques arrosés de gasoil. Un premier rond-point, verrou d’accès à l’aéroport était bloqué à la circulation par quatre personnes avec des gilets fluorescents frappés de trois initiales.??
??Quatre personnes?? comment ?a????
??Oui, quatre, une femme et trois hommes, la trentaine. La circulation vers l’aéroport était empêchée par des palettes et des pneus. Dans un feu sur le bitume, brulaient des palettes et des pneus … et l’asphalte aussi, naturellement. Curieuse co?ncidence cette présence, à cet endroit, à midi, d’une pile de palettes de bois, d’un gros tas de vieux pneus et de jerricanes de carburant pour démarrer et alimenter le feu, probablement.??
??Vous plaisantez????
??Pas du tout, c’est probablement cela une manif’ spontanée?! Notre chauffeur de taxi est venu au-devant de nous pour nous aider à tirer les bagages sur l’accotement herbeux et mouillé (pas de trottoir).?Dans l’aéroport tout fonctionnait normalement. Après le rond-point il y avait des centaines de voitures parquées sur les bas-c?tés, celles des employés, à qui quatre personnes avaient empêché l’accès au parking du personnel.?Etrange.?Et cette fumée, sale et puante …, peut-être ces quatre activistes?ou militants, exprimaient-ils aussi leur dédain de l’écologie ! ?
??Voulez-vous dire que les mêmes, à la prochaine occasion manifesteront contre Total le pollueur ou contre la Cogema …????
??Je n’en sais rien, mon vieux, mais je n’en serais pas surpris?!?Contre tout, contre rien, telle pourrait être leur devise.??Dans ce cas précis ils semblaient amusés de nous voir à la peine et nuisaient avec un enthousiasme perceptible. Ils nuisaient pour l’abolition d’une loi qui n’était pas encore votée, et dont, je le parierais, aucun des quatre acteurs n’avait lu la première ligne?!??
??Bon, d’accord … vous êtes arrivé chez vous?finalement ???
??Oui, oui, rassure-toi, heureusement que j’avais réservé un taxi?! Il n’y avait pas de bus-navette vers la gare et une partie des cheminots?était en grève !?… bienvenue en France?!????Terre d’accueil?? disait, il y a peu, un?lideur?syndical sur Europe 1, à propos d’un autre sujet qui arrangeait bien son?contrisme?systématique. Quand le serpent de la nuisance se mord la queue?!??
??Au fait, vous avez apporté la BD de Jean-Michel JANCOVICI?? Un monde sans fin?????
??Oui mon cher?! Et elle dépasse mes espérances. D’autant plus facilement que je n’en n’avais aucune concernant ce livre qui est réputé être sur l’écologie. En réalité ce serait plut?t un ouvrage didactique, scientifique retra?ant l’histoire courte du comportement humain, être social, depuis la mécanisation progressive de nos vies. C’est-à-dire du transfert de l’effort, de la pénibilité donc, à des machines, et du r?le fondamental des énergies d’origine fossile dans cette évolution. Il explique où nous sommes et comment nous sommes parvenus à ce point d’addiction sociale et mondiale. Tu dois absolument le lire, je te le prêterais. Si tu le permets je vais faire une petite digression …??
??… oh, j’ai l’habitude?! …??
??… selon Monsieur Jean-Marc JANCOVICI (cf. ??le Monde sans fin?? pages 28 à 30) un litre de carburant alimente 4 kw/h d’énergie mécanique.??Si on revient au rond-point de l’aéroport, c’est autant d’énergie qu’en produirait un manifestant pour décharger 60 tonnes de palettes et de pneus … les quatre facétieux du rond-point disposaient, au moins, pour allumer le feu et maintenir leur horrible fumée noire, d’autant d’énergie mécanique qu’il leur aurait fallu à eux quatre pour décharger environ 300 tonnes de pneus et de palettes …?
Voici ce que nous??trouvons sur ce petit rond-point?:
-???????4 bipèdes de 35 ans et moins
-???????20 litres d’essence ou gasoil, au moins
-???????au moins vingt palettes
-???????au moins une quarantaine de pneus
… l a fallu transporter gens et matériaux?: achat ou location d’un véhicule pour ce faire (le véhicule gratuit reste à inventer, son usage peut être gratuit (pour certains), pas sa fabrication, ni son entretien, ni son carburant?:??????
·??????Chargement sur plusieurs sites (évidemment)
·??????Déchargement (sur plusieurs sites peut-être)?
Certains vont arguer que dans cette entreprise la main d’?uvre était bénévole. Oui, mais ayant produit un effort, les quatre héros doivent boire et manger?: boisson et nourriture gratuites?? Non, ni la boisson, pas même l’eau, ni la nourriture quelle qu’elle soit ne sont gratuites. Que le co?t soit reporté ailleurs, sur quelqu’un d’autre, ne change rien?: se nourrir à un prix.
??Oui bien s?r, et alors????
??Alors pour ne pas déroger à moi-même voici la digression dans la digression?:
Le bénévolat, quel qu’en soit le moteur ou l’objet, n’est pas gratuit. Le bénévolat co?te. Le bénéficiaire du bénévolat jouit gratuitement de ce qui a co?té à d’autres. De ce qui résulte d’un travail, c’est-à-dire d’une chaine d’efforts variés et souvent nombreux … parfois pénibles, sans doute … Qu’on le veuille ou non, le bénéficiaire du bénévolat, le bénéficiaire de la gratuité des choses, bénéficie du résultat d’efforts qu’il n’a pas fourni mais qui le furent par d’autres. D’aucuns nomment ce mécanisme social solidarité, camaraderie, ou fraternité, charité, etc. mais d’autres se questionnent sur la dépendance et la réciprocité …??L’acteur en gilet fluo sur le rond-point de l’aéroport avait probablement cette sensation enivrante que tout est gratuit et qu’il peut faire ce qu’il lui plait, ou ce qui est conforme au plan d’action de sa tribu. Tribu aux gilets fluo et aux sigles à deux, trois, ou quatre lettres. Mais quelle que soit sa conviction, quelque soit le motif de son action celle-ci co?te?: les gestes de son action ont un prix direct?:
-???????Les palettes ne sont pas gratuites, leur br?lage est socialement totalement improductif?: la société est privée d’un matériau recyclable, il est des associations qui récupèrent ces palettes et donnent au bois qui les constitue, une nouvelle vie, un nouvel usage par le travail de personnes qui ont un besoin vital de travailler. Ils le font pour des personnes qui, elles, ont besoin de se meubler, par exemple. Bruler les palettes c’est bruler des billets de banques. Bruler des billets de banques est sanctionné par la loi. Mais avec un minimum de recul et une pincée de bon sens ce geste devient imbécile et immoral, quel que soit les convictions (ou l’ absence de) qui le motive.
-???????Les pneus, fussent-ils usagés, ne sont pas gratuits. Ces faits montrent des syndicalistes malheureusement animés par cette logique primaire?: ce qui est usé est inutile et peut être détruit. Pourtant le recyclage des pneus est un vecteur potentiel de respect social non négligeable. Ces syndicalistes agissent sans considération aucune de leur mode de destruction au regard de la santé, de la sécurité, de l’écologie et même de l’économie la plus basique?: bruler des pneus sur un rond-point à un co?t. Le co?t de la nuisance à autrui pour elle-même. Nuisance gratuite. On peut même ajouter qu’à ce point, ce symbole de destruction est sciemment exploité par des adultes pensants, ce qui le rend questionnable (euphémisme délicat).??
??OK pour le bénévolat. Et tes activistes, comme tu les appelles????
??Comment peuvent être crédibles des gens, qui pour obtenir une amélioration de leur revenu ou une répartition différente de celui-ci dans le temps (activité<>retraite), se montrent aussi insensés?? Revendiquer l’application d’une loi, sa mise à jour ou son retrait, est une démarche législative, directe ou indirecte. Nous avons ici un pseudo législateur de rue qui délibérément ignore?:
·??????le bien publique,?
·??????la libre circulation des personnes et des biens,?
·??????la liberté du travail,?
·??????la santé des citoyens,
·??????les principes de bases de l’économie par le gaspillage ostentatoire,
·??????les principes écologiques les plus élémentaires,?
pour défendre, si on y regarde de plus près, des intérêts particuliers, corporatistes pour le moins (f?t-ce la corporation des opérateurs de marteaux-piqueurs …). Mais aussi défendre des droits acquis, qui déjà contredisaient d’autres droits acquis précédemment?par les mêmes?dans des contextes différents. Ce qu’ils trouvaient normal d’adapter, de contextualiser à un moment donné à cause d’une évolution économique, devient impossible en 2023, dans un virage contextuel à la fois inverse, planétaire, et multiple (sanitaire, climatique, économique, technologique), avec un cortège d’effets locaux sociaux, domestiques, exceptionnels mais révélant une tendance appelée à durer et même à s’accélérer dans le temps.
Paradoxe?: ils le font en toute légalité.
Dit autrement, le syndicalisme politique utiliserait des procédés comparables ou pires que ceux qu’il reproche à ??l’adversaire politique?? (lutte des classes oblige, n’est-ce pas) d’utiliser perfidement?contre lui. On peut reconnaitre, jusqu’à un certain point, que ces méthodes sont nuisibles, certes, mais efficaces. Ce qui laisse à croire que si, à quelques décimales près, la pseudo minorité prétendument persécutée devient majoritaire au pouvoir, elle procédera pareillement au pouvoir sortant.
Ceci est rassurant pour certains, pour les bénéficiaires incontournables du système que les conservatismes des deux bords s’efforcent à maintenir par atavisme ou par nécessité vitale?! … ou par laxisme, tout simplement. L’Administration?en est un exemple. Ceci devrait faire réfléchir ceux qui, ni par la pensée ni par les actes, mais simplement par le nombre (nombre ressenti qui plus est, pas le nombre réel), ??agissent?pour que ?a change ??: ils sont en effet, selon leurs critères, négligés par la majorité en place, quelle qu’elle soit et fut, tout aussi bien que par celle, très vague, qu’ils prétendent supporter … dans la rue.
En réalité, avec un peu de distance et de froideur d’observation, on constate que ??la rue?? condamne la majorité?démocratique au pouvoir. La rue (dans tout l’hexagone) représente, par le nombre, ici un ordre de grandeur, 1/70 de la population fran?aise (soit 1,4% pour être généreux), et malgré les tentatives de démonstrations répétées et ratées (les faits sont têtus) des syndicats politiques et des journalistes à prétendre au 75%, voire 90%,?l’écart est tel que l’astuce éculée de la grenouille et du b?uf est de nouveau en vitrine grace aux médias de tous poils. Le relai est en effet assuré par des journalistes, des philosophes, des ‘influenceurs’, des dirigeants syndicalistes professionnels et des politiciens professionnels. Tout le monde se précipite pour profiter de l’aubaine. Verbe profiter?: tirer profit d’une situation, d’un produit, d’une personne, …
Deux facteurs clés?: la communication et le nombre. Le nombre est tributaire de la com’. En communication tous les moyens sont permis. Et le concept de ‘respect’ est exclu. Communication respectueuse est trop souvent un oxymore. Hélas?! Pour faire croire à un nombre de citoyens qu’ils sont nombreux, la com’ populaire/populiste ou ignorante, tout simplement, les multiplie par deux, trois, dix, cent … Il faut faire croire que le nombre à raison de la raison ... La manipulation des masses est un art ?et une source de profits de toutes sortes. ?
??Effectivement, cela s’appelle aussi la propagande, et sa s?ur est la publicité. Pour vendre un dentifrice qui empêche les carries et vous fait des dents blanches éblouissantes on utilise des ??subtilités?? de communication connues depuis longtemps. Les mêmes subtilités sont utilisées pour vendre l’idée que moins on travaille, c’est-à-dire que moins on fournit d’effort pour soi et pour la collectivité, plus on vivra vieux en profitant de la vie. L’équité étant sans doute devenu un concept archa?que, l’égalité dans l’absurdité serait-elle plus vendeuse?? …
??Ne peut-on dire que l’égalité est plut?t une qualité alors que l’équité est une vertu????
??Les crédules sont forcément des personnes mal ou pas éduquées, mal ou pas informées et la différence entre qualité et vertu ne les interpelle guère. Qui a intérêt à ce que les citoyens soient mal éduqués et mal informés?? D’autres citoyens?probablement, qui d’autre??
Pourquoi des citoyens mal éduqués et mal informés semblent se complaire dans cette ignorance, ou au moins s’en contenter?? Par atavisme?? En réalité, s’y complaisent-ils ou sont-ils incapables, malgré les moyens modernes de communication (dont internet via téléphones portables – tablettes – etc.), de piocher dans les innombrables sources de connaissance à leur disposition, gratuitement. Pourquoi l’argent, de préférence facile, même dans l’illégalité, fascine-t-il autant de gens????
??Pendant que vous parliez, j’ai trouvé ?a sur le net?:
??Ah?! voyons, voyons …
…intéressant, le Monde est né deux ans et un mois avant moi, un bien vieux journal?! L’image que tu montres est la moitié (sic) du premier numéro, celui du 19 décembre 1944 (39-45 n’est pas finie). Je peux témoigner de son apogée, en 1985 environ, quand Monsieur André Fontaine en est le directeur?: le Monde doit devenir un ??journal?? (populaire??) pense-t-il, ??contenir?? de l’émotion, de l’humour, peut-être avait-il constaté que les faits devenaient moins vendeurs?: foin du journalisme, vive la com’?! et ce n’est que le début d’une longue glissade. Une rédaction tiraillée pendant trente ans entre journalisme et communication, verra finalement le triomphe de cette dernière, les affaires sont les affaires?mon cher Sébastien, comme dirait le milliardaire Monsieur Xavier NIEL (Freebox, etc.) …?
… je reviens au titre France URSS … et je me souviens, tiens-toi bien, des ‘Entremets Franco-Russes’ … ?
??… mais ne croyez-vous pas que si le journal le Monde change, c’est sans doute parce que son audience change?: l’entreprise capitaliste le Monde doit survivre. Il faut vendre. Le?contenu, qui est un?produit?(comme d’autres??) doit s’adapter à la demande de ‘contenu’ du moment, par des consommateurs de ‘contenus’. Consommateurs aux go?ts infiniment variés et toujours changeants. Le changement (ou la mode) est le moteur même de la consommation. On veut consommer ‘du contenu’ qui nous plait au moment où on le lit. Qu’importe les faits (s’ils existent même?!), on veut que la narration nous soit agréable, là et maintenant. On veut un contenu plaisant plut?t qu’informatif. Qu’il soit fictif ou pas est secondaire, dans l’inconscient du lecteur. Très pratique pour faire accepter que gens et choses autour de soi sont?naturellement?hors sol?! Tout simplement. Entrelardée de quelques bribes factuelles, la fiction est renommée?réalité alternative?(cf. D. Trump)??
??Et si on revenait à votre voyage au pays de la Révolution de 1789???…?
??… au pays qui se veut le porte-drapeau des prétendus très fran?ais Droits de l’Homme … et du Citoyen précisent les pères rédacteurs. Le mot citoyen est pour eux aussi important que le mot homme, ne l’oublions pas. Notre version nationale diffère ainsi des versions anglaise d’abord puis américaine qui précèdent la n?tre. On n’a rien inventé du tout, en fait …?
… On n’a rien inventé au pays qui a su imposer la démocratie, quoi qu’il en co?te. A marche forcée, par la guillotine, par la Terreur et par huit ans de massacres, dont la Chouannerie, entre autres joyeusetés. Ce panier de violence est celui de notre premier siècle de démarches républicaines. Un modèle historique nourrit dans le sang et dans la barbarie. Une barbarie à rendre jaloux les pires tyrans contemporains …?que nos voix démocratiques puissantes fustigent, y compris sur ce site … M’enfin?! aurait dit Monsieur Gaston LAGAFFE … ?
??Tiens, encore une autre péripétie?: trente-six heures après mon arrivée je devais traverser la Loire vers le sud par le pont de quatre kilomètres franchissant l’estuaire. Malheureusement, pendant la nuit, un groupe de saboteurs en gilets fluos à trois initiales a détruit le dispositif électromécanique et informatisé assurant la sécurité et le contr?le des flux alternatifs sur les trois voies de ce pont. Outre le co?t des équipements à remplacer et le co?t du remplacement lui-même, des milliers d’utilisateurs habituels, les riverains, et d’utilisateurs occasionnels, transporteurs, voyageurs, se sont vus contraints de passer par le pont suivant, à cinquante kilomètres de là en amont …??
??… non …??????
??Si?! et personne n’a rien vu, les syndicats?protègent ces commandos par un déni offusqué, la police n’a rien vu malgré les caméras qui forcément surveillent un tel ouvrage, les journalistes sont frappés d’aveuglement et de surdité temporaires et opportuns … tabou?! L’évènement est classé en fait divers des plus anodins, on passe vite à autre chose … Bizarre ce terrorisme ordinaire, banal, tout prêt de Saint-Brévin-les-pins … Alors me diras-tu, quel est le sens d’une telle démarche?? Une poignée de citoyens s’arroge le ??droit?? de?:
-???????Détruire un dispositif de sécurité du trafic routier, à un passage obligé sur un axe de grande circulation du littoral (la ??route des estuaires??).
-???????Détruire partiellement une installation pour laquelle il a fallut sept ans de mise au point, expérimenter des procédures et un matériel spécifique. Cher. Payé par le contribuable?: pas de péage pour ce pont.?
-???????Empêcher les riverains du sud de se rendre à leur travail dans la zone industrielle de la rive nord (port maritime très actifs, raffinage, industrie aéronautique, chantiers navals, construction mécanique et électrique (mini centrales électriques, éolien en mer, …), tourisme …
-???????Contraindre voitures et poids lourds à faire un détour de cents kilomètres, avec les impacts associés de ‘temps perdu’, de co?ts supplémentaires (temps des professionnels, usure du matériel, co?ts incontournables?: salaire, heures perdues, carburant, entretien, …).
Ce type de démonstration n’est-il pas inepte?: nous ne sommes pas contents, alors on casse le bien collectif. On veut moins d’imp?ts, de ces imp?ts qui financent, entre-autres choses, notre réseau routier, sa signalisation, sa sécurité et ses ouvrages d’art (ponts, tunnels, soutènements, …). Mais pour exprimer une colère, comme un enfant capricieux casse son jouet, des adultes matures, pensants et instruits agissent comme s’ils n’étaient ni matures, ni pensants, ni instruits. Ne peut-on les ajouter à l’inventaire, non pas de Prévert, mais de Machiavel?? Ces adultes sont de surcroit membres de syndicats, cadres de la ??lutte pour l’amélioration des conditions de travail (de vie) de tous les travailleurs??. Ils sont partie prenante depuis au moins 78 ans dans l’élaboration des lois et règlements encadrant ‘le travail’ des salariés. Les travailleurs auraient-ils des droits, non écrits, moraux en quelque sorte, différents et au-dessus de ceux des citoyens?? …??
??… intéressant cet angle d’approche …??
??… tu sais, mon observation depuis 1968 (je n’ai que 76 ans, après tout) est qu’au nom de l’unité des travailleurs, on manipulerait une petite partie d’entre eux, pour obtenir l’adhésion apparente des autres à leur revendication, au bénéfice supposé de quelques-uns, revendication corporatiste souvent. Pour un nombre limité de cas, donc inégalitaire par essence la plupart du temps.??La majorité des non concernés est contrainte par la nuisance, l’empêchement, la destruction. Une minorité leurre la masse, via la presse complice implicite par sa soif de sensationnel, de choquant, de brutal, de morbide même. C’est me semble-t-il la plus grosse ficelle pour faire du nombre. Quatre clampins bloquent la route, empêchant deux cents … ou dix mille, travailleurs d’accéder à leur lieu de travail, en brulant des pneus à proximité d’un bois de résineux?: et voilà deux cents ou dix mille travailleurs (du cadre au man?uvre) qui sont ??en grève??. Utilisant la communication à l’identique (prétendent-ils) de ceux-là même qu’ils accusent de manipuler l’information, les lois, la démocratie. Nos militants syndicalistes se tirent dans le pied avec le sérieux et la conviction, avec la froideur, des religieux de tous poils, surtout des plus intégristes?: ils ont raison?! (selon eux), ils brandissent?la vérité, bon,?leur Vérité, quoi. Bien s?r ils ne connaissent qu’une?Vérité, condamnant de fa?on irréfutable et d’un mot, des milliers d’autres?vérités. Grève des conducteurs de RER et métro (quelques dizaines ou centaines de personnes, au mieux ?) et l’Ile de France est ??en grève?? … ou équivalent (!) (douze millions de personnes). ??Nous allons bloquer la France?? entendais-je à la radio, en contournant sur ma route les opérations escargot. Ralentissements provoqués par une ou deux voitures qui emmerdent dix, puis cent et beaucoup plus, des conducteurs qui les suivent. Nuire. Nuire à tout prix. Deux voitures ‘escargots’ deviennent ??un cortège de trois cents voitures de manifestants???selon la presse, c’est-à-dire selon la vision des journalistes?: un régal?pour eux, la presse, un contre-pouvoir, ici le pouvoir de ??faire croire que??, quelle ivresse.?
Tu vas me dire que je délire, que j’invente, que j’extrapole, et pourtant je m’arrête aux faits, au visible, au perceptible par nos cinq sens, et au traitement de ces faits, information brute, par notre cerveau … Le résultat est la perception, le ressenti de celui qui vient d’ailleurs et se trouve malgré lui immergé dans ce qu’il est convenu d’appeler ici ‘une manif’. Selon le CNRTL, la définition de ‘manifestation’ la plus proche est ??Action, fait d'exprimer ouvertement, publiquement une opinion??. N’entendons-nous, à la radio fran?aise (France Info??), les journalistes parler, avec regret dans le ton, de manifestations ??non violentes?? … information sans aucun intérêt, à mourir d’ennui (?), ou alors parler de ??manifestations violentes???avec enthousiasme, à un rythme de commentateur sportif haletant à une arrivée d’étape du Tour de France ? la forme compte?! et les ‘éditeurs’ en jouent avec habileté.?
??Panem et circences …???
??Hélas mon vieux Sébastien, on en est toujours là?: nous, la masse, avons soif d’émotions. Les médias remplacent par un tour de passe-passe de com’, des faits vides d’émotion, par des?faits alternatifs générateurs d’émotion … le concept?trumpien?existait bien avant que M. Trump ne l’invente, lui, un autre champion de la communication.??
??Le mensonge n’est un vice que quand il fait mal. C’est une très grande vertu quand il fait du bien. (.) Il faut mentir comme un diable, non pas timidement, non pas un temps mais hardiment et toujours. Mentez mes amis, mentez, je vous le rendrai un jour??.?
C’est ce que Voltaire écrivait à un certain Thiriot, en 1736. Une phrase qui donnera naissance à une autre, souvent pratiquée depuis?: ??Mentez, mentez – ou la variante, calomniez, calomniez – il en restera toujours quelque chose??. (source?: LE SOIR 12/03/2017)
??Et c’est tout ce qui s’est passé pendant ton séjour????
??Non, non, mais je continu sur les ’manifs’, tu vas voir, un dernier cas avant de passer à autres choses. Au retour de trois jours de ballade en Poitou et?désireux de montrer, à nos amis étrangers nous accompagnant, des chantiers navals d’échelle nationale, nous nous voyons dans l’impossibilité de le faire et toujours à cause du même scénario?: un rond-point stratégique, une poignée (pas plus) de clampins en gilets fluos, des palettes et des pneus en quantité, des jerricanes d’essence ou de gasoil (beaucoup plus efficace pour la fumée noire, le gasoil), un fourgon avec des fanions publicitaires syndicalistes (!), une sono qui gueule des crins remixés fa?on?contrisme?et attaques des principes démocratiques tout en prétendant être dr?les, plusieurs feux de palettes et de pneus à une dizaine de mètre les uns des autres, fumées noires étouffantes et sales, rasantes à cause du vent, non plus des centaines mais des milliers de voitures d’employés des chantiers parquées parechoc contre parechoc sur tous les trottoirs, parfois c?te à c?te sur deux rangs, parking de rue géant sur un kilomètre de rayon depuis le rond-point d’accès aux chantiers … bref cette poignée de ‘militants’, par leur seule présence fumeuse et leurs messages (de fumée) obscurantistes (!) empêche plusieurs milliers de leurs collègues de travail (ou pas collègues du tout, probablement, des pros de la manif’?!), non pas d’accéder à leur travail?! … mais aux parkings du personnel?! Quel exploit?! Quelle recette !??.?The Parking Power?!?so chic?! Je me demande parfois si les ingénieurs du nuire ne sont pas des addictes de L’I.A. …?? Ou du ChatGPT,??Ki?é???Ah?! j’oubliais?: une demi-douzaine de clampins à gilet fluo, certains avec foulard sur le visage – la fumée s?rement - causaient ce superbe bordel, et au moins une cinquantaine de CRS mieux protégés vestimentairement parlant que des combattant Ukrainiens à Bakhmout, faisaient la circulation dans ce labyrinthe de voitures en stationnement. Pendant ce temps-là les conducteurs de tous ces véhicules bossaient normalement à construire des paquebots de croisières.?Les affaires sont les affaires?mon cher Sébastien. Et comme disent les briérons?:?Faut bien nourrir la famille, quoi?! Le bon sens au coin du canal … ?
??Je comprends l’étonnement de tes amis étrangers?! Tu leur as montré autre chose j’espère????
??Oui mon pote, une petite manif’ urbaine grandeur nature à cent mètres de l’endroit où nous étions logés, manifestants ‘pacifiques’ (limite provocateurs, limite uniquement??), CRS ninjas et grenades lacrymogènes en nombre (pour marquer les ‘limites’??), avec une belle brise de bord de mer qui en réduit l’effet … il en faut donc beaucoup de grenades … et ?a fait du bruit et de la fumée blanche … Oui en six jours ils ont pu admirer le bon fonctionnement de la société locale, sur la voirie de la mère des démocraties … selon ses démocrates d’habitants … Inutile de te dire que leur expliquer la chose était non seulement hardi mais inutile?: ils étaient témoins des faits, et les?faits?sont têtus, n’est-ce pas???Essayer de leur dire que pour certains le gouvernement fran?ais (quel qu’il soit, en plus) est tyrannique?: ?a déclenche un mélange de perplexité et d’hilarité (ils ne sont pas occidentaux, mes visiteurs).?Bon, la suite maintenant??
??… c’est cela, tournons la page s’il vous plait?!??
??… explo d’une petite partie du littoral Atlantique (Biscaya bay, disent les livres de géographie américains) du Croisic à Pornic, noms sonnant bon la langue bretonne, en ar Groazig et Pornizh. Ils ont aussi vu Saint-Michel chef-chef, Sant-Mikael-Keveger, à cause des galettes et des traou mad ??Saint-Michel??, qu’on trouve dans les supermarchés de Guizeh?! Pour la clientèle copte sans doute, ne célèbrent-ils pas Saint-Michel, el kéddis mikhayiyl, une fois par mois?!???
??vous ne pouvez pas vous empêcher … (éclat de rire)??
??… c’est dans mes gènes … je te signale que Saint-Michel était pour les égyptiens un chantre de la patience, prends-en de la graine …
… ils et elles ont absolument dé-gus-tés, presque dans un silence incrédule et émerveillé à la fois, le spectacle des quatre saisons en huit heures. Celui du soleil, du vent, des nuages, des vagues, des rochers et du sable. Celui de la mer toujours changeante, montante ou baissante, plate ou roulante, verte-bleu, noire ou grise, blanche par endroit et par moment. Une symphonie inou?e, un cocktail de couleurs et de sons aux infinies nuances. Les senteurs marines, subtile palette de sel et d’iode mélangés que l’on ne per?oit que du rivage. Ils ont adoré le spectacle pendant dix jours ou presque. Les fruits de mers, poissons, crustacés, coquillages?: ils furent surpris de constater qu’on mangeait, pardon, qu’on dégustait, ici, presque tout ce que nous offrait la mer et le littoral, algues comprises … et par la variété des sauces qui vont avec?! …??
??… une autre planète en quelque sorte????
??… d’un point de vue gastronomique, oui, certainement. Nous avons aussi remonté la Loire et visité cette pépite qu’est le chateau d’Azay-le-Rideau. La concentration de mes invités était palpable, l’un d’entre eux, francophone lui aussi, est professeur de littérature fran?aise, dipl?mé de la Sorbonne. Silence quasi religieux seulement troublé par leurs pas sur les planchers de chêne. Etonnement devant ces rampes d’escalier, parties intégrantes des murs dans la pierre des quels elles sont taillées. Immersion dans la première renaissance fran?aise, avec cette touche italienne typique du XVIème?siècle. Nos rois et nos ducs étaient très influencés par l’art et l’architecture italienne, non, pas italienne en réalité puisque l’Italie?n’était qu’un patchwork de petits états. Lesquels, nos rois et ducs visitaient beaucoup avec armes et bagages, surtout avec des armes d’ailleurs. La Lombardie était visée (près de Milan en 1515 … c’était …?? ..), terre fertile d’artistes et d’ingénieux, dont un certain?Leonardo da Vinci. Les lieux sont aussi marqués de l’empreinte de la renaissance du XIXème?siècle, avec pour témoignage le salon de billard. Ce chateau aurait parait-il, inspiré celui de l’anti-culture disneyenne?: le chateau de la Belle au bois dormant, pivot de ces parcs, plagiat?culturel vu à travers les miroirs déformants de la néo culture étatsunienne…
??… psssttt?! vous dérivez, vieux marin?!??
??… merci de me remettre dans le chenal mon cher Sébastien?! Rabat joie?! Bordeaux de Saint-Nazaire et tonnerre de Brest?! …
… c’est quand même très joli cette progression rouge sur le vert tendre des arbres, là-bas …??
??… oui, j’aime cette période de l’année, quand le rouge, à terme, remplacera entièrement le vert avec ces milliers de grappes flamboyantes … la végétation du club évoque alors l’amour, le printemps, les fleurs belles comme des jeunes filles, …
??…?et les jeunes filles en fleurs, sans doute????…?Du calme jeune homme?!??… Bon je continue?? …??
??… je n’attends que cela, mais vous dérapez sans arrêt?! …?? (rires des deux compères, des regards à la fois curieux et?chouwaya?réprobateurs se tournent vers la table des?fransaouis).
??… ah oui, c’était la troisième fois que je visitais ce monument historique, empreinte du roi à la salamandre, en pays de Loire. Comme à chaque fois je me suis arrêté longuement devant un cabinet en bois noir, haut sur pieds, comme un secrétaire, avec deux colonnes de tiroirs.??Ce secrétaire est orné de miniatures sur fond blanc illustrant ??les horreurs de la guerre?? (sic), peu de visiteurs s’y attardent, mais sincèrement ?a vaut le coup d’?il?: à l’époque de Fran?ois 1er?le peuple aimait beaucoup les exécutions publiques, terribles modèles de communication du moment?:?convaincre par l’exemple. Le spectacle est sadique avant l’heure, il?doit durer un peu pour capter l’attention du public, le procédé devait donc être lent et sophistiqué, douloureux, sanglant de préférence?! brrr …
… le parc autour du chateau est du XIXème siècle je crois, l’époque de la nouvelle renaissance?fran?aise (!). Mes amis ont passé au moins une heure à déambuler dans le domaine traversé par plusieurs (petits) bras de l’Indre. L’endroit est très agréable, avec une végétation de plaisance très riche. Et puis nous avons quitté la petite maison dans la prairie et au bord du ruisseau de Monsieur?Gilles Berthelot, et tout le monde, affamé, est parti faire ripaille …?juste à la sortie de la propriété, en face … ?
??… ah?! ah?! vous êtes dr?le?! … le hasard veut que j’ai, moi aussi, mangé au restaurant la Ripaille?! il y a quelques temps, fantastique viande de b?uf, je m’en souviens, entrec?te quasi fondante avec une purée divine … et un Saint-Nicolas de Bourgueil à se mettre à genoux?!??
??… oui, c’est ?a, mais comme on est arrivé sans réservation en fin de service on a eu droit au pot-au-feu du jour, avec des légumes d’après-guerre, et des os-à-moelle incroyablement gouteux … oh là là, je m’en souviendrai pendant au moins les quelques années qu’il me reste à vivre …??. Rire franc et massif du vieil homme, chargé de ??rutabagas, navets, panais et autres salsifis?! …??
??… bon, ?a va, c’est Ramadan ici?! c’est vrai quoi, méchant homme?! …??. Rires complices.
??… pour rester dans le cadre des chateaux, j’avais réservé des chambres dans un chateau à soixante-dix kilomètres de là. A Dissay, chateau (fort) qu’un évêque du coin avait fait construire au XVème?siècle. Les évêques de l’époque étaient surement différents de ceux d’aujourd’hui?! -rires-. Ils étaient aussi un peu gouverneurs, un peu seigneurs, un peu amateurs de bonne chère, de chaire fraiche et également des plaisirs de la chair qu’ils condamnent, malgré tout, en chaire … Le décor a abasourdi mes invités. Nos chambres étaient dans une tour d’angle, avec son toit pointu. Circulaires, cinquante mètre carrés, hauteur sous plafond impressionnante, fenêtres sur les douves, vue sur le parc, grandes cheminées en pierres de taille, un plongeon dans le temps. L’une de ces chambres aurait été celle de l’Abbesse de la congrégation locale, et favorite de l’Evêque … ah les potins de cloitres?! La salle de restaurant est très belle. Où que l’on soit, cette impression permanente persiste?: celle d’être ailleurs, dans un passé désuet et luxueux et en même temps dans un présent très confortable … une belle étape, vraiment.?Ce chateau d’évêque était aussi une forteresse ?
??… Charles VII, Jeanne d’Arc, et juste à la fin du XVème, Louis XII épousera Anne de Bretagne …??
??… certes?! Ils s’aimaient?! … mais la France du moment n’épouse pas encore la Bretagne, mon cher?! ...?il faudra attendre Fran?ois 1er?et 1532 …
Premiers tirs isolés du c?té nord du balltrap, loin de nos deux amis.
??… tu sais que mes invités étaient des gens cultivés et francophones de surcroit, ceci explique pour partie l’intérêt qu’ils portaient à nos visites. Tiens, encore un petit détour culturel, à?Saché, toujours en Indre et Loire. Une de mes invités avait trouvé dans un guide le Musée Balzac. Cette personne, souhaitait voir l’endroit … Nous y allames, et je fus encore témoin d’une visite émouvante, comme si ces étrangers visitaient la maison d’un lointain parent. Leur émotion m’aurait gagnée si je n’avais été sollicité ici et là par des questions relatives au lieu, mais plus techniques qu’historiques ou littéraires. Ils ont découvert ??les contes drolatiques??. Nous étions seuls dans cette grande maison-musée. Beaucoup de photos, ils se sont tous fait prendre devant la bibliothèque rassemblant l’?uvre entière d’Honoré de Balzac, ??chroniqueur des débuts du capitalisme en France??, me déclame l’invitée, initiatrice de cette visite.??
??… tu as vécu des moments forts?! comme témoin certes … mais aussi comme organisateur de la chose …??
??… un jour je leur ai réservé une autre surprise?: nous avons passé une nuit dans un h?tel troglodytes de la rive sud de la Loire?! Imagine leur incrédulité, un confort quatre étoiles dans des cavernes taillées dans la craie, chambres et restaurant compris?! …??
??… ayant le privilège de vivre avec ce peuple, je comprends leur émerveillement de la découverte, et aussi ta légitime satisfaction?! - clin d’?il?! -??
??… malgré des moments pluvieux, ils ont apprécié Guérande, la Turbale (le marché en particulier), Quiberon et Belle-Isle, le Golfe et Vannes, et même Dinan et Saint-Malo … mais bon je ne vais pas te bassiner … comme on dit à Sainte-Soline …?ils ont adoré les araignées de mer et les dormeurs, les huitres, et surtout les?kouign amann?… sans surprise cette fois?!??
??…?sintesoline … trop fort, … oui, je suis baba … -sourire désespéré -??
??… j’ai été surpris par le désintérêt général d’une base sous-marine célèbre …??
??… tu avais à faire à des amateurs de la France historique. Pas de l’histoire récente, mais de celle suffisamment ancienne pour que les horreurs se banalisent, au point d’en faire sinon une merveille, un élément de comparaison avec leur propre histoire, sans doute???… c’était si bien jadis?!?Et puis?Mein Kampf?était en vente, il y a peu, à la librairie d’à c?té … ?
??Tu touches là un point troublant, une discussion que j’ai eu avec un ingénieur civil, la quarantaine, que tu as peut-être déjà rencontré ici. Voici à peu près ce qu’il m’a dit, à l’aéroport de notre retour?: ??Une remarque m’est venue, elle m’est apparue incontournable au fur et mesure que nous progressions dans cette magnifique visite de ton pays. Je peux partager cela avec toi car tu vis depuis des années parmi nous et avec nous. Votre sens de l’histoire est magnifique, vous savez par vos pierres, par votre art, par votre culture, vivre à la fois dans un présent que vous tachez à rendre désagréable, nous l’avons vu de nos yeux, et un passé dont vous savez occulter le malheur et le sang et sublimer l’intelligence et le beau. En réalité, Versingétorix, Alésia, ce n’est qu’un demi-siècle avant l’ère commune. A cette époque, ormi l’empire romain au sud, dans l’Europe géographique vivent plus d’une centaine, deux-cents tribus peut-être, qui se chamaillent pour tout et rien. Bien moins de vingt millions d’habitants dispersés. L’histoire de mon propre peuple commence, trois mille ans avant celle du v?tre. Déjà, nous avons laissé des traces dans la pierre et sur celle-ci, qui, compte tenu des moyens technique de l’époque, et compte tenu que la population était au moins soixante fois inférieure en nombre. Nos vestiges, différents certes, n’en sont pas moins comparables. En toute logique humaine ils soulignent notre influence, notre précédence culturelle, technique, économique sur l’histoire du bassin méditerranéen. Mais on peut élargir la comparaison à ces territoires approximatifs à l’époque que sont aujourd’hui la Chine et l’Inde par exemple, mais aussi l’Iran et la Turquie (celle de bien avant l'Iran et la Turquie -rire-) les Mongols, aussi … Nos cultures sont bien antérieures aux v?tres, nous vous avons influencés jusqu’au XVIIème?siècle au moins, jusqu’avant la mécanisation de vos sociétés …??
??Il avait raison, pendant ce voyage, l’excitation que leur curiosité et parfois même leur émerveillement me procuraient, devait me rendre un peu chauvin?! Surement un peu trop par moment?! Bon je vais retourner à Abou-Simbel pour me reconnecter à l’histoire …??`
??On pourrait habiter Versailles, n’est-ce pas?? … et bien non, notre destin du jour est Guizeh?!??
??Tiens, regarde ceci, c’était avant Versailles mais bien après Djéser. Il y a aussi un tableau au chateau d’Azay-le-Rideau qui évoque cette alliance franco-ottomane, célébré par un banquet ou sont clairement évoquées bonne chère, chaire fraiche et plaisirs de la chair …?(encore) ?
??Vive Fran?ois, vive Soliman?! (bon, ils sont morts?? non??) Sais-tu que ces deux là ont signé un traité libre de toute évocation confessionnelle, idéologique, entre un pays mahométan à l’époque et depuis 2 siècles, la Sublime Porte, et un pays en?christanisation?depuis 10 siècles, la France ? Une première?! C’est Napoléon qui a tout gaché en attaquant l’Empire Ottoman en Egypte … Pffffffff??
??Vive Guizeh, vive Imbaba?!?vive Napo ….?! et vive nous?!?? -rires-
Pan?! Pan?! Pan?!
Les deux amis abandonnent leur table, une compétition commence au balltrap ??al Tiro?? (sic), et déjà les tireurs s’échauffent dans un vacarme de?western spaghetti?… forcément.
Fin de texte?
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