L'égalité femmes-hommes est un combat culturel !

Au départ c’est le fait du hasard. Un hasard ou presque de la génétique, qui sélectionne 2 chromosomes X. Et puis ensuite c’est une vie ; une vie qui sera bien différente du seul fait de ces 2 chromosomes. C’est une vie qui donne la vie ; qui donnera le savoir à ses enfants et aux enfants de ses enfants. Une vie aussi qui sera faite de contraintes fortes.

Réussir à caser trois journées en une, faire reconna?tre ses talents pour ses talents, se faire accepter comme l’égal de n’importe quel individu quel que soit son pays de résidence, sa culture, les coutumes de sa famille ou celles de son appartenance ethnique ou religieuse.

Une vie unique, que celle de la femme, qui n’a plus rien à voir avec celle qu’elle connaissait il y a un demi-siècle dans nos sociétés occidentales. L’évolution de la place de la femme, de son r?le professionnel et social, égale très logiquement et justement celle de l’homme.

A la différence qui restera centrale : qu’elle a la chance de porter la vie, ce qui entra?ne des défis dont chaque société doit tenir compte.

Mais l’occident n’a pas le monopole de l’évolution du r?le social et de la place de la femme.

En Afrique, elle se lance à la tête de sa propre entreprise et saisit l'opportunité du digital pour créer des richesses. 

Dans les pays émergents en Asie, les femmes sont de plus en plus nombreuses à avoir accès à l’instruction et à l’éducation, poussant leur société vers le développement. Elles étaient d’ailleurs voici 30 ans les destinataires des micro-crédits, au Bangladesh, pour créer de la valeur au plus proche de leur entourage.

Et partout, elles se battent contre ceux qui veulent les maintenir en situation de soumission, par l’inégalité salariale ou, malheureusement, par la violence ; jusqu’à tant que le monde prenne conscience de ce qui devrait être une cause universelle : la protection de la femme, sa liberté, qui doit être fonction de ses seuls choix personnels.

Comme PDG de Total, je suis souvent confronté à la problématique de la sous-représentation des femmes, que ce soit au niveau du management supérieur de l’entreprise ou dans les métiers dits ? techniques ?.

On pourrait se contenter de penser qu’elles sont moins nombreuses à aimer les sciences et les techniques, et donc plus nombreuses à délaisser une grande partie des carrières que peut offrir un groupe industriel comme le n?tre.

Je crois qu’il n’en est rien et qu’il n’y a pas de fatalité en la matière. Le go?t des sciences n’est pas l’apanage de l’homme. ? Le pays de Descartes ? est tout autant ? le pays de Marie Curie ? ou ? le pays de Fran?oise Barré-Sinoussi ?.

Et aujourd’hui dans notre pays, si nous nous réjouissons qu’il y ait plus de 40% de femmes dans les Conseils d’Administration dans nos grandes entreprises, reconnaissons que nous n’y serions pas sans la loi imposant des quotas. Oui, même dans notre pays développé, la France, nous avons encore beaucoup de progrès à faire.

être une femme en 2018, c’est un défi. Mais ce n’est pas un défi uniquement féminin, car ce serait trop facile de laisser la responsabilité de l’épanouissement et du rayonnement de la femme à la seule femme.

C’est un enjeu de société, de politique, de développement, de culture, d’émancipation, de liberté de l’esprit.

Comment imaginer que notre société progresse en se passant des talents de la moitié des individus qui la composent ?

Faire toute leur place aux femmes, ce n’est pas leur faire une fleur, ce n’est pas leur faire une concession. C’est surtout et d’abord pouvoir tirer tout le bénéfice de leur différence.

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N.B. : Cet article est également disponible en anglais.

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