Devenir un homme un peu moins con !
photo par Michael Frattaroli

Devenir un homme un peu moins con !

— A NEW BREED OF HERETICS PRéSENTE SéBASTIEN GARCIN —

Qu’est-ce qui fait de toi un Hérétique ?

Suite à la réflexion que j’ai menée sur ce que je représente en tant qu’homme blanc hétéro occidental, j’ai maintenant développé une compréhension systémique de ma place dans la société qui me permet d’agir différemment et d’aider les autres à prendre conscience de leur place & impact avec un discours non culpabilisant.

Pour moi c’est la différence entre la culpabilité et la responsabilisation. La culpabilité est individuelle et la responsabilité est collective.

Je passe pour un Hérétique aux yeux de pas mal de monde car je ne défends pas mon groupe (hommes blancs, hétéros, occidentaux, …) et ses comportements. En même temps je n’en souffre pas car je fais partie du groupe dominant, et c’est vrai que c’est plus facile d’être hérétique dans un groupe dominant.

Je me sens Hérétique aussi aux yeux des militants de la cause féministe, comme les femmes militantes qui me regardent avec des yeux ronds car mon approche est originale. En effet j’ai essayé de déconstruire toute velléité de dominance masculine, et de consciemment ne pas prendre la tête d’un mouvement, à contre-courant du comportement masculin classique.

J’ai fait un travail de déconstruction : prise de conscience des privilèges, des pensées construites que j'ai ensuite appris à déconstruire. Je me sens original mais pas forcément hérétique. Je prends conscience, je suis responsable de mes choix. … un vrai Hérétique en fait !

Dis-moi quel est ton plus grand acte en tant qu’Hérétique ?

écrire et publier un livre sur les privilèges de l’homme blanc, le sommet de la pyramide, en gestation depuis longtemps. Poussé par me mouvement #metoo qui m’a permis d’accélérer l’écriture et la publication.

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Je devais travailler sur une conférence sur ce sujet de la déconstruction d’un homme blanc, j’avais écrit pas mal de choses, dépassé le cadre de la conférence mais c’était un Gloubi-Boulga. Le texte préexistait sans forme, le mouvement #metoo m’a aidé à formaliser un livre.

J’étais sensibilisé au sujet du sexisme, racisme, homophobie, … depuis longtemps et là le sujet prenait, il y a eu un avant et un après #metoo.

Je garde en tête l’idée d’efficacité, j’ai envie de changer les choses et d’avoir un impact … j’ai un passé de marketeux, je veux prendre une part dans ce ? marché en croissance ?. Et les bénéfices financiers de mon livre sont reversés à une association féministe ? la fondation des femmes ? au début et maintenant ? le salon des dames ?.

Les gens me voient différemment, j’ai posé ma pensée et ce livre est un objet qui vit en dehors de moi maintenant. L’impact, bien qu’encore limité, est fort : feedback positifs, prise de conscience dans une institution financière de la loyauté des femmes au travail et du fait que les hommes ne veulent pas ? lacher ? les femmes dans leurs équipes car plus efficaces, des actions envers l’égalité homme/femme dans une agence de publicité, travail pour transformer la vision de la femme dans une entreprise de BTP, … etc

Le deuxième acte était la conférence: Déconstruction de l’homme blanc, la chose la plus dure de ma vie, pour laquelle j’ai le plus stressé, pour laquelle je me suis le plus préparé de ma vie. Devant 500 personnes. ?a a été un énorme shoot à l’ego, j’ai re?u un wagon de ? cookies ?, beaucoup de gratification, la vente d’une trentaine de bouquin et surtout un impact positif sur l’audience.

J’ai partagé une approche efficace avec trucs et astuces pour se déconstruire et devenir un homme un peu moins con ! il suffit qu’une seule personne le fasse et je sais que je n’aurai pas perdu mon temps.

Dis-moi ce qui est difficile pour toi pour faire un choix ?

Je me méfie des convictions, même si elles sont utiles pour se construire, elles peuvent se transformer en dogmes et là c’est dangereux. Ce qui est important c’est l’ouverture d’esprit et beaucoup d’humilité surtout quand on est qui je suis, homme blanc hétéro occidental en haut de la pyramide.

C’est dur au début, on a peur de perdre, mais en fait on ne fait que gagner. Je ne fais que gagner dans ce cheminement : compétences, reconnaissance sociale, ouverture, qualité de vie … c’est injuste car j’étais déjà au sommet de la pyramide et ainsi j’avais déjà un tas d’avantages. (En effet si on divise l’humanité en paquet je me suis rendu compte que je suis dans le même paquet que Donald Trump et Vladimir Poutine, … gloups.)

Quel conseil donnerais-tu aux futurs Hérétiques ?

Tout d’abord, arriver à prendre conscience qu’ils font partis d’un système, et juste par le fait d’en faire partie ils contribuent au système et l’entretiennent passivement ou non, et en profitent.

Donc si le système ne leur convient pas, comme ils en sont les rouages, ils doivent en premier se changer eux-mêmes. C’est vu et revu, basique mais tellement vrai … pour changer le monde il faut commencer par se changer soi-même. (adaptation de ? Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde ? — Gandi)

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Quel serait le ?mot? qui représente l’Hérétique en toi?

Gorbatchev!

… sa stratégie : je rentre dans le système, j’apprends la mécanique et comprends les rouages du système, pour l’exploser après!

Et n’en tirer n’y gloire ni profit.






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Sébastien Garcin est CEO de la start-up YZR et Associate Founder à Anonymous Data Scientists. Son livre : Le sommet de la pyramide: Déconstruction d’un homme blanc

[email protected]



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a new breed of Heretics

un blog et un recueil d'entretiens d'hérétiques du XXIe siècle, ceux qui sont ?capables de choisir? - [?h???t?k: du grec ancien α?ρετικ?? ?capable de choisir?]



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